Parce que le monde n’est qu’un vaste cinéma où chacun joue un rôle plus ou moins drôle, plus ou moins conscient
et en gardant en tête que, de même que les anges n’ont pas de sexe, la artistes n’ont pas de partis… politiques !!
Collection de personnages du monde du show-business, de la littérature, de la politique...: Comme des lapins pris dans un phare, le pinceau du peintre, tous traités de la même façon, tous " tête d'affiche ".
Quelque part entre le croquis et le portrait peint, ces visages occupent toute la surface d'affiches de 120 / 80 centimètres volées aux murs de la ville.
Déjà travaillées par les intempéries, par des passants, elles représentent autant de ""challenges ", ne serait-ce que par leur taille, leur format pas forcément adapté aux " figures", les "accidents " de surface, les couleurs et graphismes imposés ; autant de " traits " qui annulent tout caractère académique.
Affiches de rock, le plus souvent, retournées afin que les inscriptions et graphismes existants ne soient pas prépondérants, de laisser la place de premier rang au portrait peint tout en conservant quelques pieds-de-nez qui, le plus souvent fruits du hasard sont tout de même les bienvenus.
" Rien ne se crée, rien ne se perd tout se transforme ! " Cette célèbre phrase du chimiste Lavoisier sous-entend que mes détournements d’affiches s’inscrivent directement dans la lignée du développement durable ; ces dernières destinées à être jetées se trouvent propulsées au rang "d’œuvre d’art ", une stratégie qui protège la nature !
Le fait de les exposer sur un échafaudage leur redonne la place qu’elles méritent : un mur construit pour elles dans la ville !
Technique du bio-PALIMPSESTE pour une œuvre d'art issue du bio-art qui met en jeu les questions relatives à la réécriture du vivant. (pour ceux qui ne savent pas ce qu'un palimpseste est : un manuscrit écrit sur un parchemin préalablement utilisé, et dont on a fait disparaître les inscriptions pour y écrire de nouveau. Cette méthode fut utilisée au Moyen Âge, surtout entre le VIIe siècle et le XIIe siècle, par des copistes qui, le parchemin coûtant cher, réutilisaient d'anciens manuscrits pour y copier de nouveaux textes. Pour cela, les vieux manuscrits étaient préalablement " désencrés " ou effacés grâce à de la pierre ponce.)
Dans le palimpseste, " l'effaçage " n'est jamais total. Il comprend donc toutes les couches successives. Il s’agit, ici, de 'soutirer' une affiche de son contexte, de l’'effacer' de ce contexte. Et puis une affiche a un vécu : elle traverse le temps en effaçant certains éléments et en ajoutant d'autres. De plus les 'données' ajoutées en peinture sont elles-aussi effacées du passé et rajoutées au présent... à " l’effaçage " » du support pour y réinscrire le 'maintenant', le 'vivant', vient s’ajouter le " retournement " du support !... il ya a " effaçage " et " retournement " …. la procédure est donc vraiment celle du palimpseste…
Si d'aucun disait que dans mes "têtes d'affiche": " il y a trop des modèles et pas assez de moi ", je répondrais que c'était le but recherché ; ce sont bien eux que j'ai voulu peindre.
(Dans cette optique, que penser de Rembrandt aux portraits aussi fidèles que des photos ? ) |