1950 - "En mai, fais ce qu’il te plaît ! " le 25, il me plut de naître à Saillac, en Corrèze, tout à côté de Collonges-la-Rouge.
Commence alors une grande histoire d'amour avec les gommes et les crayons, baby- sitter soumises. Cette attirance très forte fut à l'origine de mes premiers gribouillis. Petit à petit, à ces crayons à papier se sont substitué les Caran d’Ache et les pastilles de peinture à l’eau jusqu’au Noël de mes sept ans où, ma grand-mère ayant enfin compris que les poupées et autres dinettes… ce n’était pas mon truc, a soufflé au Père Noël l’idée d’une mallette de peintures à l’huile...
Influences : D’abord une tante dont j’admirais les peintures, puis tous les peintres que j'aime et même ceux qui ne me touche pas ; tous ces tableaux qui, au cours de ma vie ont attiré mon attention. Enfant, je les regardais un peu comme des images, sans jamais les avoir vraiment " étudiés". Or, que vous en soyez conscient ou " à l'insu de votre plein gré", il y a toujours des choses qui s'impriment en vous. Je crois que si tout au fond de vous est fortement ancré le désir de créer quel que soit le médium (peinture, sculpture, photos …) un jour, qui est toujours beau, une petite étoile vous permet de voir le signe révélateur qui se grave sur votre âme de façon indélébile. Ce phénomène est irréversible. Quand aux mots, ils ne parviendront peut-être jamais à être formulés ; pourtant ils parviendront à se glisser au bout de votre pinceau, et malgré vous, à envahir toute la toile !
- Université de Bordeaux III – Institut d’études ibériques et ibéro-américaines - Dans " une vie antérieure ", J'ai été prof. Mais, même si l’enseignement est un métier très attachant, "Le cercle des poètes disparus" reste une fiction, la réalité est tout autre! Je m'en suis donc éloignée afin de me consacrer entièrement à ma passion de toujours : la peinture.
- Ecole des Beaux Arts – Bordeaux - Bien, bien plus tard !
Moi, c'est aussi:
" J’aurai beau tricher et fermer les yeux de toutes mes forces… Il y aura toujours un chien perdu quelque part qui m’empêchera d’être heureuse. " - Jean Anouilh (La Sauvage.) => Moi, c'est aussi:
- Une réminiscence de la vocation d'enseigner: l'animation d'ateliers peinture avec et pour les enfants. - Un travail régulier avec des associations de Protection de l'Enfance.
La Protection de l'Enfance, ce n’est pas verser 2 larmes entre la poire et le fromage en regardant les infos : c’est agir pour et avec les enfants : ne rien faire, c’est être complices !
Je suis toujours restée en relation étroite avec les enfants et adolescents avec lesquels j’entretiens une grande complicité…
Suite à des expositions, j’ai souvent l’occasion de travailler dans des écoles maternelles ou primaires à la demande de leurs Directeurs ainsi qu’avec de nombreux enfants, des artistes (qui n'ont rien de brins d'herbe ! ) en cours particuliers ou mini groupes.
L'accès à la culture, c'est aussi lutter contre l'illettrisme. Lors d'une émission de télévision, Monsieur Luc Ferry expliquait, à juste titre qu’à sept ans, manquer une marche, fait se sentir différent des autres et peut plonger dans le désespoir. Voir les ateliers d'Arts plastiques à l'école, comme la création d'un vivier artistique est une fausse vision des choses; c'est plutôt une occasion de mieux vivre l'école par un épanouissement de soi. Parce que l’enfant s’ouvre, il va vers l’autre, c’est l’apprentissage de la tolérance. En conséquence, ouvrir un atelier d’arts plastiques, ce n’est pas l’égoïste promotion d’une œuvre mais de l’altruisme. " On n'apprend jamais que ce que l'on fabrique soi-même. " (disait Jenesépluqui)
Je me dois de souligner l'importance de ces ateliers para-scolaires. "Mes" ateliers d'arts plastiques se déroulent en parfaite liberté; ne viennent que les enfants qui en éprouvent l'envie Nous avons pris pour règle que chacun peut faire ce qu'il veut à partir du moment où, ce qu'il veut ne gêne pas l'autre et, je dois dire que ça marche plutôt bien.
J'insiste sur l'importance de ces ateliers, d'autant plus que les enfants ont une grande confiance en moi, qu'ils me racontent tout: leurs disputes, leurs blagues, leurs bêtises, leurs joies, leurs inquiétudes, leurs chagrins... C'est ainsi que j'ai eu "la chance", souvent avec la complicité des parents, des instituteurs, des Directeurs d'écoles et de l'Inspecteur d'Académie, de résoudre plusieurs situations graves, devenant infernales pour l'enfant et qui auraient pu tourner au tragique (je ne raconterai rien ici, je ne partage pas l'intérêt pour la télé-réalité !)
Peut-être, comme moi penserez-vous salutaire l’ouverture d’un esprit d’enfant sur les arts plastiques, parenthèse sympathique dans les petits ou gros chagrins du quotidien, possibilité enfin de voir les oranges bleues !
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"Tout artiste aujourd'hui est embarqué dans la galère de son temps. Créer aujourd'hui, c'est créer dangereusement. L'art ne peut être qu'un déchirement perpétuellement renouvelé. L'art chemine entre deux abîmes qui sont la frivolité et la propagande. Sur cette ligne de crête où avance le grand artiste, chaque jour est une aventure, un risque extrême. Dans ce risque pourtant se trouve la liberté de l'art. La société des marchands peut se définir comme une société où les choses disparaissent au profit des signes. Une société fondée sur des signes est , dans son essence, une société artificielle où la vérité charnelle de l'homme se trouve mythifiée. Les rêves changent avec les hommes, mais la réalité du monde est notre commune patrie. La barbarie n'est jamais provisoire."
Camus - Le discours de Suède. |
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